Boursier de Rhodes et gagnant de la médaille du jubilé de diamant, Aaron parle de l’utilité du mentorat et de l'importance de poursuivre ses rêves.
Transcription
Bienvenue à Histoires de réussite. Une présentation dans le cadre du projet Aspiro, réalisée par l'Union mondiale des aveugles et INCA, financée par la Fondation Trillium de l'Ontario.
Dans cette vidéo, vous ferez la connaissance d’Aaron Marsaw, qui est conseiller juridique au service du contentieux de Citoyenneté et Immigration Canada.
Cette vidéo est un montage de séquences montrant Aaron se rendant au travail à pied, parlant à des collègues et travaillant à son bureau.
Aaron :
Je m’appelle Aaron Marsaw. Je suis conseiller juridique au ministère fédéral de la Justice, plus précisément au service du contentieux de Citoyenneté et Immigration Canada.
Je suis titulaire d'un diplôme de premier cycle en sciences politiques et en philosophie de l’Université Laurentienne. J'ai ensuite fait des études en développement international durant deux ans à Oxford, en Angleterre, puis j'ai étudié le droit à l’Université de Toronto.
Ma perte de vision est due à une atrophie du nerf optique. Je ne vois pas avec mon œil gauche et mon œil droit n’a une vision périphérique que d’environ 2 %.
J'ai perdu de vue quand j'avais une douzaine d'années, donc vers 1985, à cause d'une tumeur cérébrale et d’un kyste derrière le nerf optique.
La perte de ma vision a certes été une expérience difficile, surtout qu'elle s'est étendue sur plusieurs mois : je ne savais pas ce qui se passait, ce qui m’arrivait; je ne me rendais pas compte que je perdais la vue, mais j'avais de plus en plus de mal à accomplir certaines tâches.
Puis il a fallu que je m'adapte à cette nouvelle réalité, une adaptation difficile, éprouvante sur le plan émotif. À 12 ans, à l'âge où on commence à rêver d’indépendance, j'étais persuadé que la perte de ma vision réduisait mes aspirations à néant.
Durant mes études secondaires, l’ai travaillé l’été comme conseiller dans des camps : une expérience formidable pour moi de travailler avec le public et la chance d'acquérir des compétences, par exemple en planification d'activités de loisirs et en surveillance et sauvetage.
Je crois que cette expérience de jeunesse a été importante pour moi, qu’elle m’a aidé à me préparer à me trouver des emplois une fois adulte : elle m'a appris comment agir dans différentes situations, comment me préparer à des entrevues d’emploi et me comporter face à mes intervieweurs, comment bien m’entendre avec mes collègues et mon employeur au travail.
Ce que je préfère dans mon travail? Aider les clients, collaborer avec mes collègues, des gens super, et utiliser ma capacité d'analyse dans l'exercice de mes fonctions.
Je pense que ma perte de vision a renforcé ma détermination; je ne suis prêt à abandonner ni mes passions ni mes rêves.
Somme toute, je crois que mes limitations sont affaire de perception plutôt que de réalité.
J'essaie donc d'avoir l'esprit ouvert et de ne pas laisser mes perceptions faire obstacle à la réalisation de mes rêves.
J'ai eu plusieurs mentors. De fait, j’en ai encore aujourd'hui. Ils m'aident à réfléchir à ma situation sous des angles différents. Ils m’ouvrent les yeux sur des possibilités auxquelles je n'avais pas pensé. Somme toute, ils m'aident à mieux me connaître et à me développer sur le plan personnel et professionnel.
Quel conseil pourrais je donner à quelqu'un qui cherche un mentor et qui ne sait pas par où commencer? Ce qui a le mieux fonctionné pour moi, ça a été de profiter des ressources informelles de mentorat, plutôt que d'aller demander directement à quelqu'un s'il accepterait d'être mon mentor; bien des personnes pourraient hésiter à assumer une aussi lourde responsabilité.
Je crois qu'il suffit de poser aux personnes en qui vous avez confiance les questions que vous avez en tête : elles seront heureuses de parler d'elles et de faire part de leur expérience. La relation doit ensuite être entretenue et grandir comme n'importe quelle autre amitié ou relation professionnelle, ce qui ne se fait pas du jour au lendemain.
N'hésitez pas à poursuivre votre rêve. C'est seulement ainsi et en faisant quelque chose qui vous passionne que vous serez vraiment heureux de façon durable. Vous devez en outre être capable de faire valoir vos droits et vos besoins parce que vous seul savez ce qui vous convient et ce dont vous avez besoin.